Les NFT, un outil aux usages multiples

Date de création
Apr 9, 2024 09:34 PM
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Si la récente bulle née autour des NFT a achevé de convaincre les détracteurs de la blockchain de son aspect purement spéculatif, il serait réducteur de prendre l’arbre pour la forêt et de négliger la richesse d’applications potentiels des token non fongibles (Non Fungible Token).
L’idée existe depuis le début d’Ethereum : en contrepartie des token fongibles, dont chaque unité est semblable et équivalente en valeur, créer des token différenciés et uniques. Il aura fallu attendre près de huit ans pour trouver une première application aux NFT. En associant un tel NFT à une oeuvre d’art numérique, il devenait possible d’acheter de l’art directement sur la blockchain, au lieu de passer par un intermédiaire chargé de gérer les droits d’auteurs. Les NFT permettaient ainsi l’auto-édition des artistes numériques, et des frais de commission modérés de la part des plateformes de vente présentant les oeuvres sur leur sites. En outre, les NFT résolvent pour les créateurs un problème récurrent avec les ventes à l’étranger, ou encore sur le second marché : sans NFT, si à chaque vente la valeur de l’oeuvre s’apprécie, l’artiste ne touchera que le prix de la première vente. Les NFT étant encadrés par des contrats programmables, il peut être spécifié qu’à chaque revente ultérieure, l’artiste touche une royalty de manière perpétuelle. Pour les acheteurs, le NFT joue en même temps le rôle d’un titre de propriété, et d’un acte d’authenticité : il représente en effet la transaction marchande elle-même. Les reventes ultérieures ne sont plus compliquées ni par la rare mais occasionnelle dénonciation de l’oeuvre par son auteur, qui en annihilerait la valeur, ni par la possibilité de contrefaçon par le vendeur, ou par la perte d’informations capitales prouvant la provenance de l’oeuvre, et servant à en établir le prix.
L’intérêt des NFT pour le monde de l’art est clairement apparent, et les montants en jeu expliquent l’intense spéculation autour des NFT artistiques. La capitalisation totale du marché des NFT est de 18,5 milliards de dollars, avec 581 plateformes recensées sur coinmarketcap.com, un site de référence. Mais réduire les NFT à ce rôle montrerait une mécompréhension profonde de la diversité des usages qui peuvent en être faits. Comment fonctionne le NFT au niveau informatique ?
Le NFT en soi n’est qu’une représentation d’un objet réel ou virtuel. Pour pouvoir être échangé et faire jouer les droits qui lui sont attachés, il doit être encadré par un contrat qui est le lieu où se formalisent les conditions d’exercice du NFT. Celui-ci ne représente en somme que le reçu d’une transaction, dont la variété des possibilités est celle non seulement de la finance, mais de la vie de tous les jours. En tant que reçu, le NFT peut être aussi bien un ticket d’entrée, qu’un abonnement à un service, une licence d’utilisation, etc.
En tant que token, il remplit également les fonctions de token d’authentification, de session, et tous les instruments par lesquels un utilisateur s’identifie auprès d’un service. Il pourrait être la représentation d’un document officiel, ou encore d’une attestation administrative. Là encore, tout objet auquel sont attachés des droits peut être représenté par un NFT. La fonction précise de ce dernier apparaît à la lecture du code du contrat sur lequel il s’échange.
Au-delà de la spéculation de court terme sur les NFT, qui est une phase habituelle d’engouement auprès d’une nouvelle technologie ayant trouvé un usage phare, ce type de token est amené, par sa polyvalence, à jouer un rôle à tous les étages du web 3.0, et à en faire fonctionner les sites et les dApp (applications décentralisées).