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Si les mots ci-dessus vous ont paru être une simple collection de buzz words, vous avez peut-être été victimes du marketing des GAFAM et des sociétés de conseil vendant ces technologies à toutes les sauces. Et en effet, il ne suffit pas de les mettre bout à bout pour innover. Elles ne se marient pas de manière évidente.
Pour autant, certaines synergies sont envisageables, non dans leur aspect purement commercial, mais pour améliorer la vie quotidienne tout en dessinant un nouveau contrat social écologique et plus démocratique.
La blockchain et l’intelligence artificielle (IA) ont ceci en commun qu’elles reposent toutes deux sur des algorithmes d’optimisation : facilitation des transactions monétaires et de la transmission de données de tous genres pour la première, optimisation d’une tâche prédéfinie pour la seconde.
Grâce à l’IA, l’optimisation des services publics de transport, d’énergie, d’accès aux soins, de recherche de travail, pour ne citer qu’eux, est tout à fait réalisable. Au lieu de considérer la société comme une masse d’individus évoluant de manière chaotique pour maximiser son profit individuel, il est désormais possible de quantifier et qualifier les besoins de chacun, et de viser à calculer une allocation optimale des services qui maximise l’utilité collective.
La blockchain est quant à elle un moyen de déclencher automatiquement des actions en fonction des données transmises au système. Le transfert d’argent ne représente qu’une infime partie des usages possibles. Parmi les plus intéressants, notons le développement de l’Internet des Objets (IoT), composant essentiel des smart cities, où la consommation des ressources, de l’énergie, des transports et des infrastructures, est régulée en fonction des besoins réels. Couplée
à l’IA, l’IoT dessine des modes de vie à la fois frugaux et confortables, économiques pour l’usager et efficients pour la collectivité.
Le metaverse, technologie encore embryonnaire aujourd’hui, désigne pour sa part quelque chose de bien plus vaste que la place de marché mise en avant par l’ex-groupe Facebook rebaptisé
Meta. Bien au-delà d’un espace de jeu et de consommation, ce pourrait être une véritable agora citoyenne, où les modes de gouvernance les plus innovants pourraient être testés et mis en oeuvre comme le permet la blockchain. Au lieu d’un monde gouverné par une IA biaisée et un metaverse purement marchand, la fondation d’une économie efficiente énergétiquement,
est peut-être réalisable dans le cadre d’une gouvernance démocratique décentralisée, horizontale, et proposant de nouveaux modes de consensus. Elle offrirai un accès facilité
et équitable à des services publics de transport, de santé, d’éducation, dont les ressources humaines ne soient plus soumises à la tension actuellement observée partout dans
le monde.
L’histoire semble montrer que toute technologie réalisable sera un jour mise en application. Il existe plusieurs manières, bonnes et mauvaises, de faire travailler ensemble la blockchain,
l’IA, et le metaverse. Avec ses diverses traditions d’organisation de la vie en collectivité et de démocratie locale, le continent africain a une richesse d’expériences et de points de vue à apporter au débat sur l’usage de ces nouvelles technologies qui façonnent chaque jour un peu plus notre vivre ensemble.